« Julie, j’ai encore craqué hier soir devant la télé… Je suis nulle, je n’y arriverai jamais ! » Combien de fois ai-je entendu cette phrase dans mon cabinet ? Les fringales et grignotages sont l’une des préoccupations principales de mes patients en consultation à La Baule, Pornichet et Guérande.

Après des années d’accompagnement et mon propre vécu de maman active (oui, moi aussi j’ai mes moments « paquet de gâteaux à 16h » !), j’aimerais vous faire changer de regard sur ces moments. Les fringales ne sont pas un échec personnel, mais des signaux à décoder.

Comprendre d’où viennent vos fringales

Les fringales physiques : votre corps réclame de l’énergie

Mon expérience dans l’agroalimentaire m’a appris que notre organisme est une machine extraordinairement bien rodée. Quand une fringale survient 3-4h après un repas, c’est souvent que :

• Votre glycémie chute : vous avez peut-être sauté un repas ou mangé trop de sucres rapides
• Vous manquez de protéines : elles sont essentielles pour la satiété durable
• Vous êtes déshydraté(e) : la soif se déguise parfois en faim
• Vous avez un besoin énergétique réel : période de stress, cycle menstruel, activité physique intense

Les fringales émotionnelles : quand le cœur guide la bouche

L’alimentation émotionnelle n’est pas un défaut de caractère ! Nous avons tous des associations positives avec certains aliments depuis l’enfance. Le problème survient quand c’est notre seule stratégie face aux émotions.

Les déclencheurs les plus fréquents que j’observe :

• Stress professionnel ou familial
• Ennui ou solitude
• Fatigue après une longue journée
• Compensation après une frustration

Mes 6 stratégies pour apprivoiser vos fringales

1. La technique des « 3 questions » (mon incontournable !)

Avant de vous jeter sur le placard, posez-vous ces 3 questions :

• « Ai-je vraiment faim physiquement ? »
• « Qu’est-ce que je ressens en ce moment ? »
• « De quoi ai-je vraiment besoin là, maintenant ? »

Cette pause de 2 minutes peut tout changer. Parfois, vous réaliserez que vous avez soif, ou que vous cherchez du réconfort après une journée difficile.

2. Composez votre « trousse de secours anti-fringales »

En tant que diététicienne, je recommande toujours d’avoir sous la main des alternatives nutritives et savoureuses :

Version salée :

• Houmous + bâtonnets de carotte
• Fromage blanc + herbes fraîches + crackers complets
• Poignée d’amandes non salées

Version sucrée :

• Pomme + carré de chocolat noir 70%
• Yaourt grec + miel + quelques fruits rouges
• Energy balls maison (mes patients adorent ma recette !)

3. L’art du grignotage conscient

Si vous avez vraiment envie de ce paquet de biscuits, autorisez-vous ce plaisir en pleine conscience :

• Sortez 2-3 biscuits, rangez le paquet
• Installez-vous à table (pas devant la télé !)
• Mangez lentement, en savourant chaque bouchée
• Observez les textures, les arômes (mon passé de « nez » me sert encore !)

Cette approche transforme un grignotage « subi » en moment de plaisir assumé.

4. Restructurez vos repas principaux

80% des fringales que je traite en consultation sont liées à des repas déséquilibrés. Mon diagnostic nutritionnel révèle souvent :

• Petit-déjeuner trop sucré ou inexistant
• Déjeuner trop rapide et peu rassasiant
• Dîner trop tardif

Ma règle des 3 piliers à chaque repas :

• Protéines (viande, poisson, œufs, légumineuses)
• Glucides complexes (céréales complètes, légumineuses, pommes de terre)
• Fibres (légumes, fruits)

5. Hydratez-vous intelligemment

La déshydratation chronique est un piège à fringales ! Mon conseil :

• 1 grand verre d’eau au réveil
• 1 tisane ou infusion entre les repas
• De l’eau aromatisée (citron, concombre, menthe) si l’eau « nature » vous ennuie

6. Gérez vos émotions autrement que par l’alimentation

Comme maman active, je comprends que ce soit plus facile à dire qu’à faire ! Quelques alternatives que j’ai testées et que je partage :

• 5 minutes de respiration profonde (ça marche vraiment !)
• Appeler une amie bienveillante
• Prendre un bain ou une douche chaude
• Sortir marcher 10 minutes (même par temps breton !)

Quand consulter un(e) professionnel(le) ?

En tant que diététicienne spécialisée dans l’accompagnement bienveillant, je recommande de consulter si :

• Vos fringales perturbent votre quotidien
• Vous ressentez de la culpabilité intense après avoir mangé
• Vous alternez restrictions et compulsions
• Vous suspectez un trouble du comportement alimentaire (TCA)

Important : si vous pensez souffrir de TCA, un suivi psychologique parallèle est indispensable. Je travaille en réseau avec d’excellents thérapeutes sur la presqu’île guérandaise.

En conclusion : soyez votre meilleur(e) allié(e)

Les fringales font partie de la vie humaine normale. L’objectif n’est pas de les supprimer complètement, mais d’apprendre à les gérer avec bienveillance et intelligence.

Mon approche en consultation ? Zéro culpabilisation, 100% solutions pratiques. Ensemble, nous identifions VOS déclencheurs personnels et construisons VOTRE stratégie sur mesure.

Rappelez-vous : chaque « écart » est une opportunité d’apprendre sur vous-même. L’alimentation bienveillante, ça s’apprend !